Pourquoi votre laboratoire se mobilise-t-il ?

Le 18 octobre 2019

Chers collègues,

 

Nous vous avions écrit en septembre dernier pour vous prévenir de notre mouvement de grève partielle, qui a eu lieu les après-midis entre le 23 septembre et le 1er octobre. Cette grève a été massivement suivie par les biologistes médicaux (plus de 90% de participation) et a reçu un soutien sans faille des patients, des élus, et elle a fait l’objet d’un grand retentissement médiatique.

Nous vous avions expliqué alors les raisons de cette grève, qui faisait suite à la volonté de la CNAM d’imposer à notre profession une baisse brutale et infondée de la NABM à hauteur de 170 millions d’euros pour 2020. Une telle baisse de chiffre d’affaires entrainerait, pour préserver l’équilibre financier de nos structures, la fermeture de nombreux sites de proximité, qui sont au nombre de 4.000 en France, et permettent aux patients de se rendre facilement dans un laboratoire de biologie médicale.

La réunion de négociation avec le directeur général de la CNAM, Nicolas Revel, le 1er octobre dernier, s’est soldée par un échec, le montant des économies demandées restant le même.

Nous avons toutefois pu obtenir qu’une réunion intermédiaire soit fixée le 17 octobre, avant la date prévue de la fin de négociation le 24 octobre. Nous espérons bien sûr que la CNAM apportera des propositions constructives le 17 octobre, mais nous restons très mobilisés et conscients que rien d’essentiel ne se décidera avant la réunion finale du 24 octobre.

C’est la raison pour laquelle tous les représentants de la profession, à savoir les 4 syndicats (SDB, SNMB, SLBC, SJBM) et les groupes et réseaux adhérents de l’APBM, ont décidé de poursuivre notre mouvement, et d’accentuer la pression sur la CNAM, mais aussi sur le Gouvernement qui est décisionnaire sur les comptes sociaux. Ceci, d’autant que la politique économique poursuivie est en totale contradiction avec le Plan Santé 2022 (cf. lettre ouverte au Gouvernement publiée dans Le Monde cette semaine).

Nous avons donc décidé de faire une grève totale de trois jours les 22, 23 et 24 octobre pour que les décideurs publics puissent avoir un avant-goût de ce que serait la disparition d’une partie des LBM dans l’ensemble des régions.

Nous sommes bien sûr particulièrement conscients des désagréments provoqués par cette grève pour les patients et vous-même, et nous souhaitons vous informer des modalités pratiques de cette grève pour assurer la prise en charge des prélèvements et la bonne orientation des patients.

Ainsi, pendant ces 3 jours de grève :

  • tous nos sites seront fermés au public ;
  • un message sera enregistré sur nos répondeurs pour orienter les patients , en adressant notamment les urgences vers l’hôpital public ;
  • les laboratoires implantés dans des établissements de soins privés, ou assurant la biologie d’hôpitaux publics, poursuivront leur activité pour les patients hospitalisés ou pris en charge en ambulatoire, ou par les services d’urgence ;
  • les EHPAD, les centres SSR et les centres de Dialyse sont assimilés à des établissements de soins et bénéficieront donc des modalités de prise en charge décrites ci-dessus ;
  • une permanence est prévue sur les sites sans plateau technique, pour les infirmiers uniquement, afin qu’ils puissent déposer les prélèvements de patients dont la situation médicale l’exige telles que urgence,  suivi de chimiothérapie ou en cours d’AMP ;
  • les tournées de ramassage sont maintenues dans leur format habituel pour permettre la continuité de prise en charge des patients immobilisés à leur domicile.

Nous informerons également les 500.000 patients pris en charge quotidiennement dans nos laboratoires sur les raisons de notre grève et les modalités de fermeture et de continuité des soins. Des affiches seront apposées à cet effet dans tous nos sites, en amont des jours de grève.

Nous avons déclenché ce mouvement de grève après avoir essayé toutes les autres formes d’action et de revendication, mais nous n’avons pu obtenir jusqu’alors aucune réponse positive de la part de la CNAM et du gouvernement pour sauvegarder le haut niveau de qualité de la biologie médicale en France et nos sites de proximité qui répondent aux besoins des patients et des professionnels de santé qui les prennent en charge. 

 

Nous comptons sur votre compréhension et votre soutien dans ce moment décisif pour notre profession.

 

Bien confraternellement.